Fevrier
Depuis quelques années, la technologie de l’impression en 3D a conquis bon nombre de domaines et dernièrement, ce fut le cas de la médecine. Elle a notamment séduit les scientifiques œuvrant dans le milieu de l’esthétique en conférant à cette méthode une vertu très efficace pour traiter la calvitie encore appelée alopécie. C’est le groupe L’Oréal qui fut l’un des premiers à étudier les effets de cette technologie sur la perte des cheveux. La technique est devenue révolutionnaire d’autant plus que la calvitie touche de plus en plus d’hommes et de femmes à travers le monde. Ce problème très peu esthétique peut pourtant être disqualifiant dans le milieu de la séduction puisqu’ une tête bien couverte est souvent synonyme de virilité, de force, de santé et de beauté pour l’homme comme pour la femme. Qu’est-ce donc que l’impression en 3D et quels sont ses effets sur la calvitie ?
Impression en 3D : la reproduction des follicules capillaires
D’une manière globale, l’impression en 3D contre la chute des cheveux consiste en la reproduction des follicules capillaires en plusieurs fois afin de pouvoir les implanter au niveau des zones touchées par la calvitie. Pour ce faire, des follicules pileux provenant de cheveux vivants sont extraits de la tête du patient ou venant de donneurs différents. Ces follicules seront traités en laboratoire afin d’être multipliés en plusieurs clones.
Mais si le processus peut sembler simple, il n’en est rien côté pratique. En effet, les scientifiques se heurtent notamment au problème de la complexité des follicules capillaires. Ces derniers ont la particularité de se composer de multiples cellules différentes rendant leur reproduction très difficile. Les scientifiques responsables de ce projet de L’Oréal, appartenant à la société Poietis, n’ont d’ailleurs jamais encore réussi à obtenir des résultats probants. Les premières expérimentations se sont portées sur la souris.
En pratique, il s’agit de recourir à un balayage par rayon laser afin de déposer une suspension contenant des cellules folliculaires sur une substance riche en nutriments. Ces éléments auront pour rôle de faire développer les follicules afin de fabriquer des milliers de pièces. Ce sont ces reproductions qui seront implantées sur les zones à traiter. Toutefois, ce stade n’est pas encore atteint en laboratoire et il est difficile de savoir si l’implantation peut réussir ou pas. Les résultats positifs ne sont donc pas encore à envisager pour ce type d’expérience puisque les résultats pratiques en laboratoire restent encore dérisoires. Quoi qu’il en soit, les scientifiques de Poietis et de L’Oréal promettent que l’utilisation de la technologie 3D sera sans doute applicable d’ici 2018.
Les enjeux de la réussite de l’expérience
L’Oréal Recherche & Innovation tient à réussir l’expérience de l’impression 3D contre la calvitie à cause des enjeux scientifiques que cette recherche présente. De par la complexité des follicules capillaires, la réussite du projet amènerait à de nouvelles connaissances concernant la formation du cheveu, mais aussi concernant les causes de sa chute. Cette technologie ne permettrait donc pas seulement de réparer les effets de la calvitie, mais surtout d’en comprendre les causes pour trouver de meilleures solutions. Elle aiderait aussi à traiter l’alopécie en amont, c’est-à-dire depuis la formation du cheveu.
Petits chiffres clés concernant la calvitie
Pour rappel, la calvitie est diagnostiquée chez l’individu de sexe masculin et féminin lorsque la chute concerne plus de 150 cheveux par jour et ce, pendant plusieurs semaines d’affilée. D’une manière générale, la maladie apparaît pour la première fois chez les individus âgés de 30 ans. Elle peut toucher 30% des personnes appartenant à ce groupe. Cette proportion devient plus importante en remontant en âge. Effectivement, elle est diagnostiquée chez 40% des gens âgés de 40 ans. Dans le groupe des personnes âgées de 50 ans, elle touche 50% des individus. Elle devient plus présente chez les sujets âgés de 70 ans puisqu’elle concerne 80% d’entre eux. Par ailleurs, l’alopécie touche beaucoup plus d’hommes que de femmes.